mardi 16 octobre 2012

SNC-Lavalin, dans l’antichambre de la corruption




Depuis que l’ex-entrepreneur Lino Zambito déballe son sac devant la commission Charbonneau, les firmes de génie-conseil doivent se sentir particulièrement ciblées devant tant d’allégations incriminantes les concernant. Afin d’illustrer le laxisme et la gabegie qui prévalent actuellement dans le domaine de la gouvernance et de l’administration du bien public au Québec, il s'avère utile d’examiner attentivement les placards de la firme SNC-Lavalin qui, de toute évidence, constituent l’antichambre de la corruption gouvernementale et institutionnelle. 

Les liens de proximité confirmés entre cette firme de génie-conseil, longtemps considérée comme un fleuron de l'industrie du savoir-faire québécois, et le crime organisé sous la commande de la mafia gouvernementale, défient la loi de gravité. 

Commençons le récit par Kathleen Weil, qui exerçait alors les fonctions de ministre de la justice lorsque l’imposteur Charest faisait le pitre devant le commissaire Bastarache, présidée par un petit juge fripon expressément choisi par JJ Charest afin de se défaire des allégations émanant de Marc Bellemare au sujet du trafic d’influence dans le processus de nomination des juges. Kathleen Weil fait partie de la collusion, peut-être même à son insu tellement elle est inapte. La ministre de la Justice a en effet occupé durant 4 mois un bureau appartenant à un proche du fils de l'ancien parrain Vito Rizzuto, selon ce que nous a révélé La Presse. 

Par la suite, la ministre Weil fut mutée au portefeuille de la famille en raison de ses faibles ressources intellectuelles, et après avoir commis nombres d’impairs dont Charest n'avait vraiment pas besoin, étant lui-même déjà passablement occupé à détourner l’attention du public au sujet des multiples fraudes commises par son équipe de cleptomanes. Or Kathleen Weil est la conjointe de Michael Novak, vice-président de SNC-Lavalin International. Dans le contexte des scandales à répétition qui alimentent les fils de presse associant SNC-Lavalin à la corruption, de la rénovation de l’infrastructure du réseau d’électricité au Kerala (Inde) en passant par la construction d’un pont pour enjamber la Padma au Bangladesh à la méga prison de Khadafi, dans l'aménagement d'un centre de contrôle et d'entretien de l'énergie à Phnom Penh, dans l'attribution du contrat de construction et d'exploitation de la centrale électrique de Hadjret Ennous, dans le nord de l’Algérie, ce détail s’avère hautement significatif dans le contexte des liens de proximité. Plus près de nous, La Presse nous informait récemment que des dirigeants de SNC-Lavalin seraient soupçonnés d’avoir fait des paiements douteux de 22 millions de dollars afin d'obtenir le contrat de construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) évalué à plus de 1,3 milliard de dollars.

Le 11 août 2010, ce fut Jean-Marc Fournier qui succéda à l’inénarrable Weil au ministère de la justice avant son élection dans la partielle de St-Laurent en septembre, et moins de 2 ans après son retrait « permanent » de la politique pour des raisons familiales, annoncé quelques semaines à peine avant le déclenchement des élections générales de 2008. Fournier surprenait en effet tout le monde avec l’annonce précipitée de son départ de la politique active pour des « raisons personnelles », et l’encaissement de 145 000$ en prime de séparation avant de se faire recruter illico par SNC-Lavalin ! 

L’année précédent ce recrutement de Fournier par SNC-Lavalin, le nouvellement élu président Sarkozy nous avait offert un spectacle grandiloquent en se précipitant au secours des infirmières bulgares libérées par l'intervention miraculeuse de Cécilia. Et comme par hasard, Khadafi aurait généreusement contribué à la caisse électorale de Sarkozy avant son élection de 2007. L’épine des infirmières Bulgares retirée de son pied, Khadafi redevenait soudainement fréquentable aux yeux de la communauté internationale.

SNC-Lavalin, déjà présent en Libye à œuvrer à la réalisation des projets pharaoniques du dictateur présentés sous le couvert de l’humanitaire en dépit de l’embargo international, allait profiter de  la nouvelle donne pour s’incruster encore plus profondément dans cet état avec le support actif de son ex-vice-président directeur Riadh Ben Aïssa. Ce dernier fut récemment mis dans l’obligation de démissionner de ses fonctions suite à la réception d’une lettre anonyme destinée à Stephen Jarislowsky qui contrôle 14 % des actions de la société de génie-conseil. À la suite de la réception de la lettre, l'entreprise a conduit une enquête interne qui a mis en lumière les 56 millions de dollars qui auraient servi à des paiements douteux, ce qui a mené le chef de direction, Pierre Duhaime, à quitter ses fonctions. Par la suite, Riadh Ben Aïssa fut mis en état d’arrestation par les autorités Suisses et la société SNC-Lavalin affirmait dans un communiqué qu'elle coopère avec toutes les autorités qui demandent son soutien dans la résolution des dossiers sous enquête. « Puisqu'une enquête de la GRC est présentement en cours, la Société est contrainte quant à ce qu'il est possible de discuter publiquement. [...] Nous réitérons que nous avons remis volontairement et proactivement les résultats de notre examen interne aux autorités. » 

Il y a fort à parier que les auditions de la commission Charbonneau nous permettrons de poursuivre l’examen des placards nauséabonds des firmes de génie-conseil car selon Zambito, si pour les entrepreneurs il importe de connaître des politiciens, il est préférable de fréquenter des ingénieurs ! En effet, il existe deux types d’ingénieurs, ceux qui œuvrent dans le génie et ceux qui font de l’argent. Assurément, ces derniers se spécialisent dans le domaine des travaux publics où la valse des ‘extras’ ne semble pas avoir de fin. Il est vrai que ces ‘extras’ bénéficient à tous les protagonistes, les entrepreneurs, les ingénieurs et les politiciens qui dirigent l’orchestre des spoliateurs. Pour sa part, le peuple n’est pas convié au bal mais doit néanmoins en assumer la facture jusqu’à ce que l’on sonne la fin du bal des voleurs.

Transactions douteuse en Afrique du nord - 195M$ - 

Mise-à-jour 01/03/2013

CUSM: SNC-Lavalin a versé 22,5 millions pour influencer le projet, dit l'UPAC

Mise à jour 14/03/2013

SNC-Lavalin : plans et délits

 

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1 commentaire:

Anonyme a dit...

C'est pourquoi ,il serait temps d'ouvrir enfin le dossier du des travaux de l'aéroport à Dorval même firmes d'ingénerie ,SNC-LAVALIN(le grand hall de douanes où tout le monde attend comme dans untroupeau )...DEssau ,CIMA+,AXOR ...8 ans de travaux encore inachevés , à quel coût ?...Quelle vérification des finances de ADM qui ,avec ses effets publicitaires ,voudrait nous faire croireque tout est ok et vert alors que l'aéroport déverse ses décibels sur toute l,île ,et s apollution aux particule sfine s...! C'est du niveau fédéral mais encore une fois nos impôts ...A quand une commission sur cet autre scandale ?

Est-ce que les juges méritent l'immunité accordée dans l'exercice de leur fonction?

La vérité, toute la vérité sur les attentats du 11 septembre 2001